Premiers jours à Boulder

Après avoir trouvé un labo où faire mon post-doc, et après beaucoup de paperasses (d’ailleurs ce n’est pas encore terminé…), me voilà finalement arrivé à Boulder, Colorado, pour au moins un an. Pour garder des souvenirs précis de cette expérience, je tâcherai d’écrire régulièrement dans ce blog. Voilà donc mes premières impressions trois jours après mon arrivée, enfin remis des 8h de décalage horaire.

Le départ de Paris

Le voyage a commencé avec une bonne dose de stress : je suis parti le 31 mars 2016, jour de grève nationale en France (pour protester contre un projet de loi de réforme du code du travail). Quiconque a déjà utilisé les transports en commun à Paris sait la galère que devient le moindre trajet dans ces conditions… Heureusement la grève était annoncée à l’avance, et en partant suffisamment tôt j’ai pu arriver à l’aéroport à l’heure prévue.

Le vol

Peu de choses à dire concernant le vol… C’est long, bruyant (le bourdonnement des moteurs de l’avion est rapidement insupportable), on est mal nourri, et mal assis. Bref, c’est l’avion. L’escale à Reykjavik était cependant intéressante car je n’étais encore jamais allé en Islande. Je n’ai passé qu’une heure dans l’aéroport, mais j’ai quand même pu voir un peu les environs depuis l’avion, et ce pays a l’air vraiment beau. J’aimerais faire une escale plus longue la prochaine fois (au moins deux jours).

L’arrivée à Denver

Je craignais un peu l’arrivée car je n’ai pas beaucoup dormi dans l’avion et j’étais assez fatigué, il fallait récupérer et transporter deux valises de 23 kg (heureusement équipées de roulettes), montrer patte blanche à la douane et trouver le bus pour aller à Boulder. Je m’attendais à ce que tout ça prenne beaucoup de temps (surtout attendre la livraison des bagages et passer la douane), mais finalement tout s’est fait en moins d’une heure ! Une file était réservée pour les voyageurs munis d’un visa, et je devais être le seul dans cette situation dans cet avion (tous les autres étaient soit des touristes soit des citoyens américains, et passaient la douane dans des files distinctes) : je n’ai donc eu aucun temps d’attente. Ensuite le douanier a seulement jeté un coup d’oeil au visa, appliqué un tampon dans mon passeport, m’a expliqué que je devais avoir sur moi le papier associé au visa pour toute sortie du territoire (en fait il faut avoir le papier pour pouvoir ré-entrer après une sortie), et c’était fini. Il n’a même pas lu le formulaire de déclaration des biens entrant dans le territoire avec mes bagages.

Ensuite j’ai assez facilement trouvé le bus pour aller à Boulder. Le conducteur était très professionnel, il m’a aidé à mettre mes valises super lourdes dans la soute du bus. Après environ 45 minutes de trajet je retrouvais donc Marta, la dame qui m’accueille gentiment chez elle et son mari Jeff pendant les deux semaines qui restent avant que se libère l’appartement que l’université m’a proposé. Jeudi soir il était environ 22h (heure des Rocheuses) quand je me suis couché, mais pour mon corps il était l’heure de Paris soit 6h du matin… ce qui fait une journée de 22h (je m’étais levé vers 8h heure de Paris pour prendre l’avion). Même en étant assis la majorité du temps, c’est épuisant. Je ne comprends toujours pas comment je me suis automatiquement réveillé après seulement 6h de sommeil (enfin si, ça correspondait à midi en heure française, soit une heure à laquelle je suis toujours éveillé).

Premier week-end à Boulder

Vendredi Marta m’a montré la ville, en passant près du campus principal (mon labo est dans l’autre campus, plus à l’Est) et près de la résidence Marine Court, juste au Nord du campus principal, dans laquelle se trouve l’appartement que j’aurai dans deux semaines. Elle m’a aussi emmené dans les montagnes, d’où il y a une vue magnifique sur la ville et sur tout le plateau (par temps très clair on peut même voir l’aéroport de Denver depuis cet endroit). Denver et Boulder se trouvent sur un plateau qui est à environ 1600 m d’altitude (Denver est appelée la Mile-High City pour cette raison). Les montagnes dans lesquelles Marta m’a emmené s’appellent la Front Range : il s’agit de la chaine orientale des Rocheuses. En regardant vers l’Ouest depuis la Front Range, on voit d’autres montagnes plus hautes. Le paysage est magnifique. La Front Range est aussi bien utile pour s’orienter : la chaine s’étend quasiment dans l’axe Nord-Sud, et se trouve à l’Ouest de Boulder. Donc, quand on marche avec les montagnes à sa gauche, on sait que l’on va vers le Nord. En remarquant aussi le plan de la ville proche d’une grille avec des rues orientées N-S et d’autres E-O, il devient assez facile de s’orienter ici. Le soir nous avons dîné dans un restaurant mexicain où Marta & Jeff sont apparemment des habitués. Ce restaurant est situé assez près de l’appartement. :-) Nous avons aussi marché dans une rue piétonne appelée Pearl Street, dans laquelle se trouvent plein de boutiques et de restaurants.

Samedi après-midi, encore sous l’effet du décalage horaire, j’ai exploré un peu plus la ville, cette fois seul et à pieds. J’ai marché dans le campus principal, qui est vraiment magnifique. Voilà quelques photos prises dans le campus :

Vue du campus

Vue du campus

Vue du campus

Il faisait tellement beau que j’ai pris des coups de soleil…

Beaucoup de gens se déplacent en vélo, et des bus parcourent les rues principales et desservent les endroits très fréquentés comme le campus. Je me suis aussi aperçu que les distances sont assez raisonnables pour pouvoir se déplacer à pieds, du moins dans le centre-ville. Beaucoup de villes américaines sont très étendues et rendent donc les gens très dépendants de leurs voitures, je suis content que ce ne soit pas trop le cas pour Boulder. Je pense utiliser le bus, et peut-être l’équivalent local des vélibs si je trouve des stations bien placées pour les trajets quotidiens au labo. Ou bien j’achèterai un vélo. Ce qui est sûr c’est que je pourrai me passer de voiture la plupart du temps, et simplement en louer une ponctuellement selon les besoins (pour partir en week-end par exemple).

Samedi soir Jeff est rentré d’un déplacement professionnel à Chicago. Il neigeait là-bas au moment où il partait, alors qu’ici dans les montagnes on pouvait sortir en t-shirt tellement il faisait beau. Ce pays est vraiment déroutant. Aujourd’hui, dimanche, nous étions invités à une fête chez une amie de Marta à l’occasion de la naissance imminente du premier enfant du fils de cette amie. Ce type de fête est appelé baby shower, c’est l’occasion pour les amis des futurs parents de leur offrir des cadeaux utiles pour le nouveau né. Des enfants du voisinage vendaient de la limonade faite maison (sans lien avec la fête).

Demain sera mon premier jour au labo, avec principalement de la paperasse (encore…) : il s’agit des dernières formalités avec mon employeur (HHMI). Mardi matin sera aussi dédié à de la paperasse, cette fois ce sera l’International Students and Scholars Service de l’université qui procédera à la validation finale de mon visa et m’indiquera comment maintenir mon statut (c’est une histoire d’assurance : c’est à moi de veiller à ce que je sois assuré à tout moment pendant la durée du visa, sans quoi il peut être révoqué).

De lundi à vendredi a lieu la Conference on World Affairs, malheureusement tous les événements ont lieu en pleine journée et je ne serai pas disponible pour y aller. Tout a l’air très intéressant. J’essayerai d’assister à quelques événements planifiés en soirée.

Je ne rencontrerai pas ma chef avant la fin de la semaine car elle est apparemment en déplacement professionnel.